Le Mirage 2: une alternative de bricoleur...

Pour la version anglaise du plan, cliquer à ici. Merci à Peter Peter's pour la traduction.

1- Présentation de la machine:

Pour qui en possède un ou plusieurs, pour qui les a essayé et les a regardé de près, les cerfs-volants PRISM de Seattle font pratiquement office de référence, tant au niveau du souçi apporté à leur design et à leur fabrication qu'à leurs grandes qualités de vol. Évidemment, ces qualités ont un prix... Plutôt salé d'ailleurs! Si vous avez derrière vous une bonne expérience en construction de cerfs-volants et que le défi vous tente, hé bien, voilà l'engin alternatif qu'on vous propose. Un mot avant de passer aux choses sérieuses: ce n'est pas la copie d'un prism, il en est inspiré c'est vrai, mais jamais n'avons-nous eu le culot de copier l'engin (après tout, ça aurait enlevé le piquant du défi...); c'est après 3 prototypes, beaucoup d'encre, de calculs, d'essais et d'erreurs qu'on en est arrivé là, vous en jugerez. Ensuite, dernière petite chose, ça nous ferait grand plaisir de voir d'autres Mirages dans le ciel, mais on serait tristes d'y voir une étiquette de compagnie... Faites-le pour vous, pour vos copains et copines, mais ne le faites pas pour des sous; à moins de vous mettre à la grande série, vous seriez très probablement perdants de toute façon, sans compter que vous risqueriez de vous retrouver avec une poursuite légale sur le dos (les Américains ne sont pas du tout tatillons avec ce genre de détails... Et ils ont beaucoup, beaucoup d'avocats!).

Bon, maintenant, la partie agréable! Le Mirage, monté en polyester demi-once (Ventex ou Icarex), sur une structure en carbone roulé conique est une pure merveille... Il est précis, pas survireur pour un sou, ne tire pas trop, même par bons vents, sa fenêtre de vent est énorme (littéralement d'un boût à l'autre de la fenêtre, sans se déventer), et pour qui possède bien les secrets du bridage dynamique (dit aussi, bridage turbo), il est capable de passer tous les trucs et de les enchaîner en douceur (un petit peu plus de difficulté sur le flic-flac, c'est vrai, mais c'est du à sa forme particulière).

2- La voile, construction...

On l'a dit tout-à-l'heure, il ne s'agit pas d'un cerf-volant pour constructeur débutant, à moins d'avoir derrière soi un bonne expérience de la machine à coudre (ce qui, pour nous cerfs-volistes, commence généralement en faisant des cerfs-volants...). Les lignes pointillées en rouge sur le plan indiquent les paneaux; les marges de couture ne sont pas indiquées, allez-y selon vos habitudes.

La première étape est de retracer le plan. L'idéal est de le refaire sur du carton bristol, de manière à pouvoir ensuite retracer facilement les paneaux sur le tissu. Donnez-vous des points de repère (i.e., les marques des courbes), et utilisez ensuite des baguettes de carbone (ou de bois aussi, ça fonctionne bien à condition qu'elles soient le plus droit possible) pour vous donner le profil final. Vous prendrez bien soin de vous tracer quelques crans de couture sur le tissu (au crayon, jamais au ciseau...) de manière à bien enligner les paneaux avant de les assembler. Les paneaux (A) et (F) sont en milar renforcé et tous les autres en polyester.

Pour le droit fil (pas indiqué sur le plan... On y verra pour une prochaine version), les paneaux (C) et (D) sont perpendiculaires au bord d'attaque; le paneau (E) est perpendiculaire au bord de fuite, et finalement, le droit-fil du paneau (B) est en compromis entre une perpendiculaire à l'épine dorsale et une perpendiculaire au bord d'attaque (autrement dit, il est de biais... Est-ce assez clair???).

Pour l'assemblage, vous devez d'abord coudre les paneaux (B) et (C) ensembles. Ensuite, les paneaux (E) et (D); ces deux ensembles sont ensuite cousus sur la ligne pointillée qui part du bord de fuite (près de la queue) jusqu'au bord d'attaque (à peu près au milieu du bord d'attaque). Cette ligne n'est pas tout à fait droite sur le plan, c'est une erreur, parce qu'en réalité, elle doit l'être. Vous pouvez maintenant coudre le paneau (F) en milar (le droit-fil parallèle au bord d'attaque). Le paneau (A) est évidemment en un seul morceau (i.e., pas de couture le long de l'épine dorsale); le droit-fil du milar est ici parallèle à la dorsale. Vous assemblerez vos deux demi-voiles sur ce paneau.

Finition et détails: commencez par le bord de fuite. Au lieu d'opter pour un surplis (difficile à réaliser étant donné la courbure), utilisez plutôt une bande de nylon noir de 2,5 cm de large, pliée sur le milieu (comme c'est d'ailleurs le cas sur de plus en plus de cerfs-volants commerciaux, le MIDI de chez HQ, par exemple) pour celler le bord de fuite. Vous allez ensuite renforcer une partie du bord de fuite avec une bande de dacron de même largeur qui vous servira bientôt pour installer les poussoirs de voile (tendeurs de voile ou lobes forcés, comme on dit plutôt chez nous); ce renfort commence à 28 cm du bout de la queue et mesure 37 cm de long. Vous pouvez maintenant coudre le foureau du bord d'attaque; c'est du ruban dacron de 5 cm de large. Pas de difficulté particulière, mis à part le travail à la pointe: avec un bord d'attaque aussi courbé, pas question d'utiliser un élastique pour tendre la voile, vous devez le faire en tirant la voile et en l'ajustant avec un boût de corde spectra gainée. Commencez la couture du foureau de bord d'attaque à partir du nez de l'appareil; à 10 cm avant d'arriver à la pointe, insérez une lanière en nylon fort de 5 millimètres de large en boucle et finissez la couture jusqu'à la pointe en la renforcant sur la lanière de nylon. C'est dans la boucle de cette lanière que vous pourrez passer la corde de tension de la pointe. Du dacron sur l'endos et l'envers de la voile au niveau du connecteur central, et pour le nez, dacron + sangle solide complèteront l'assemblage. La queue, quant à elle, recevra un foureau de velcro, monté sur des renforts en dacron. Pour la vergue supérieure, vous mettrez simplement un dacron autocollant afin de protéger la voile lorsque la structure sera complétée.

3- Structure et bridage.

Dès le départ, le Mirage était conçu comme un appareil de performance plus haut que bas de gamme... Son carbone l'est donc en conséquence: toute la structure est montées en AVIA G-Force SUL, mais il reste à voir ce qu'une structure en tubes de carbone "pultrudés" classique pourrait donner (plus de flexibilité et un peu plus de poids aussi, mais peut-être des performances différentes... Et surtout, un coût nettement moindre!). Pour l'épine dorsale, la longueur de la baguette principale (73 cm) arrive juste au niveau du connecteur central; installez un connecteur que vous ferez tenir à partir d'une baguette de carbone insérée dans le bout de la tige AVIA . Si vous pouvez mettre la main sur un connecteur Prism pour un Illusion, c'est bien, mais on s'est débrouillé ici avec un morceau de plastique tiré d'un jouet à l'intérieur duquel on a inséré un vrai connecteur et hop, le tour est joué, le cerfs-volant décolle sur le ventre!

La demi-vergue inférieure fait exactement 78 cm de long, tandis que la vergue supérieure en fait 57,7 sur toute sa longueur. Les poussoirs de voile maintenant; ils sont au nombre de deux par demi-voile. Le plus long est situé à 44 cm du bout de la queue et fait 23,5 cm de long; l'autre est à 69 cm du bout de la queue et fait 20 cm de long; ils sont fait de tige de carbone pleine d'à peu près 1,5 milimètres de diamêtre.

Le bridage est dynamique bien entendu; l'idéal est de la faire en spectra gainé, mais chez nous, c'est tellement difficile à avoir qu'on s'est rabattu sur de la ligne de polyester de 30kg. Jusqu'à date, ça tient bien. Le petit schéma çi-dessous résume les dimensions de base à respecter, mais l'idéal est de raccorder les boûts de bride avec des noeuds prusic, de manière à pouvoir ajuster le tout à votre guise.

Le bridage dynamique (les dimensions sont en mm, mesurées entre les noeuds).


4- Le plan Mirage 2
cliquer ici.

5- Photos du Mirage 2:

6- La page des constructeur du Mirage 2

Français

Voilà, il ne vous reste plus qu'à tenter l'expérience! Ne vous genez pas pour nous envoyer des commentaires, bons et mauvais!

L'adresse du concepteur: juliame@total.net

Un gros merci à l'ami Jean d'avoir pris la peine de retranscrire le plan sur format informatique, et merci aussi à l'ami Benoit d'accueillir le Mirage sur son site wouaib!